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Journée internationale de lutte antimines : 43 engins explosifs et 17 victimes déjà enregistrés en 2025 au Mali

Le Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (CNLP-ALPC) a célébré, à l’instar de la communauté internationale, la Journée internationale de lutte antimines, le 4 avril. L'événement, placé sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a été couplé à une journée « portes ouvertes » dédiée à la sensibilisation de deux établissements scolaires du District de Bamako.

La prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) constitue une cause majeure de la violence armée. L’acquisition et la détention illicite de ces armes alimentent la criminalité, les trafics en tout genre, les activités des groupes armés, la violation des droits des citoyens et freinent à la fois la cohésion sociale et le développement économique.

Au nom de la présidente de la délégation spéciale de la commune II du District de Bamako, Satigui Sidibé a souhaité la bienvenue aux délégations venues accompagner le Secrétariat permanent de la CNLP dans cette célébration. Il a salué la bravoure des Forces armées maliennes et a invité les populations à se désolidariser des membres de leurs familles impliqués dans les actes de terrorisme en les dénonçant.

La cheffe du programme antimines des Nations unies au Mali, IvetaHavlickova, a rappelé que plus de 100 millions de personnes dans le monde vivent sous la menace des mines terrestres, des restes explosifs de guerre et des engins explosifs improvisés (EEI). De l’Afghanistan au Myanmar, du Soudan à l’Ukraine, en passant par la Syrie et les Territoires palestiniens occupés, ces engins meurtriers jonchent les communautés rurales et urbaines, tuent indistinctement les civils et entravent les efforts d’aide humanitaire et de développement.

Même lorsque les armes se taisent, ces restes de guerre persistent, dissimulés dans les champs, les sentiers ou les routes, menaçant ainsi la vie des civils innocents et les moyens de subsistance des communautés locales.

Année après année, les courageux spécialistes de la lutte antimines de l’ONU œuvrent, aux côtés de leurs partenaires, à localiser et éliminer ces armes, à sensibiliser les populations, à évaluer les menaces et à garantir un environnement sûr pour tous. Ils accomplissent cette mission souvent au péril de leur vie, comme récemment à Gaza.

Le thème de cette année, « Agir maintenant pour bâtir un avenir sûr », souligne le rôle essentiel de la lutte antimines dans la reconstruction des communautés dévastées, le soutien aux rescapés et la consolidation de la paix.

« J’invite les États membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier et à mettre pleinement en œuvre la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, la Convention sur les armes à sous-munitions et la Convention sur certaines armes classiques. Les normes et principes humanitaires de ces traités doivent être respectés et protégés. J’exhorte également les États à honorer les engagements du Pacte pour l’avenir, notamment en limitant l’usage des armes explosives dans les zones peuplées et en soutenant toutes les initiatives visant à éradiquer la menace des engins explosifs. La lutte antimines donne des résultats. Ensemble, engageons-nous dès à présent pour bâtir un avenir sûr », a déclaré IvetaHavlickova.

Le colonel-major Adama Diarra, Secrétaire permanent de la CNLP-ALPC, a pour sa part affirmé : « En cette journée solennelle, nous, acteurs de la lutte, de l’éducation et de l’assistance aux victimes des engins explosifs, réaffirmons notre engagement en faveur d’un monde libéré de toute menace de mines et de restes explosifs de guerre. Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, à travers notre Secrétariat, s’associe à l’appel des Nations unies en organisant cette journée portes ouvertes en partenariat avec le Service de lutte antimines des Nations unies (UNMAS), autour du thème Agir maintenant pour bâtir un avenir sûr. »

Il a également souligné deux caractéristiques qui rendent ces armes particulièrement dangereuses : elles sont aveugles : elles n’ont pas de cible spécifique et frappent indistinctement civils et militaires, enfants, animaux, véhicules, charrettes, etc. Elles sont persistantes : elles continuent à faire des victimes bien après les conflits, entravant l’accès aux champs, aux pâturages, aux marchés et aux services sociaux de base (éducation, santé, eau…). C’est pourquoi la participation de tous les acteurs, institutions publiques, partenaires internationaux, société civile, jeunes et femmes est primordiale à tous les niveaux de la lutte.

La lutte contre les EEI/mines, leur prévention et la prise en charge des victimes relèvent des responsabilités de l’État, avec l’appui des partenaires. Elle s’articule autour de deux volets essentiels : la prévention par l’éducation aux risques et l’assistance aux victimes, qu’elles soient directes ou indirectes.

Pour plus d’efficacité, le colonel-major Diarra a plaidé pour la mise en place d’une Autorité nationale de lutte antimines, en vue d’assurer la coordination et la coopération locale, régionale et internationale. Il a également proposé la création d’une plateforme commune d’échange, de discussion et d’actions conjointes, impliquant les pays affectés, les pays à risque et ceux fournisseurs de composants explosifs.

Enfin, il a rappelé le rôle clé des industries (explosifs commerciaux, secteur extractif, BTP, agriculture), y compris du secteur artisanal des mines et carrières, dans la lutte contre l’accès non autorisé aux composants d’EEI. Il a appelé les services nationaux de police et de douanes à intensifier les enquêtes sur le détournement de ces composants vers les groupes armés.

Par Gabriel TIENOU (Le Reporter)

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