Amadou Dembélé, Directeur du Centre d'Accueil et de Placement Familial de Bamako-Niamana : ‘’Dans le domaine du WASH, on a toute sorte de problème’’

En vue de mieux comprendre les conditions d’accès au WASH et à la nutrition au Centre Spécialisé de Rééducation, de Réinsertion et de Détention pour Filles et Garçons Mineurs de Bollé et au Centre d'Accueil et de Placement Familial de Bamako-Niamana, nous avons fait un tour dans ces centres. Nous étions respectivement le 20 décembre 2024 et le 26 février 2025 au Centre Spécialisé de Rééducation, de Réinsertion et de Détention pour Filles et Garçons Mineurs de Bollé et au Centre d'Accueil et de Placement Familial de Bamako-Niamana.
La nutrition acceptable
Selon M. Ibrahim Sacko, Directeur Adjoint de Bollé Mineurs Garçons, les enfants en conflit avec la loi et détenus dans leurs locaux sont tous des garçons âgés de 13 à 18 ans. Il ressort de ses explications qu’à la date du 20 décembre 2024, ils étaient 146 mineurs garçons détenus à Bollé. Parlant de nutrition, M. Sacko a fait comprendre que la nutrition de ces enfants est prise en charge par l’État et ses partenaires qui les dotent en céréales et condiments, ainsi que tout ce qui est nécessaire pour l’enfant. Selon lui, ces enfants ont droit à trois repas par jour : haricot, tô, riz, lait, spaghetti. Le Point focal Nutrition, M. Babou Togora, a fait savoir qu’à Bollé Mineures Filles, il y a 14 mineures détenues et une vingtaine de mineurs de mères détenues.
Le WASH garanti
Aux dires de M. Ibrahim Sacko, à Bollé Mineurs Garçons, l’assainissement et l’hygiène des lieux se font par les enfants détenus eux-mêmes, sous la supervision des agents de la Direction. Selon lui, si le Centre est alimenté par le réseau SOMAGEP, il y a également un forage qui permet d’avoir de l’eau potable à tout moment. « Bollé Mineurs Garçons comprend quatre dortoirs dotés chacun d’une douche intérieure. Ces différentes douches intérieures sont entretenues par les détenus eux-mêmes.
Chaque chambre a un chef qui reçoit les kits d’hygiène (savon, eau de javel et autres) et qui veille sur l’hygiène et l’assainissement du lieu. C’est vraiment une organisation interne qui se passe bien. Parfois, nous récompensons ceux dont la chambre est plus propre », a-t-il dit. A Bollé Mineures Filles, M. Babou Togora a fait comprendre que grâce à la réalisation des forages, ils ne connaissent plus de problème d’eau. Au Centre Pénitentiaire et d’Éducation Surveillée de Bollé Mineurs Garçons, le Directeur Adjoint, M. Ibrahim Sacko, sollicite la réalisation des nouvelles latrines et l’obtention d’un jardin potager.
Problème criard d’eau au Centre d'Accueil et de Placement Familial de Bamako-Niamana
Selon M. Amadou Dembélé, Directeur Général du Centre d'Accueil et de Placement Familial, la Pouponnière de Bamako-Niamana compte 102 enfants, dont 46 garçons, 58 enfants en situation de handicap, 82 enfants abonnés et 36 recueillis. Ces enfants sont répartis entre 12 dortoirs, dont les entretiens sont assurés par 56 nounous à travers un système rotatif avec 4 nounous par salle.
« Dans le domaine du WASH, on a toutes sortes de problèmes. Aujourd'hui, on a trois forages, mais parfois on passe un bon moment sans eau. L'objectif, c'est d'avoir l'eau 24 heures sur 24. Pour parler d'hygiène, il faut forcément de l'eau. La plupart de nos toilettes ne sont pas en normes, parce qu’elles ne disposent pas d'eau », a mentionné M. Dembélé, tout en soulignant que le service de nettoyage n'est plus motivé pour des raisons de retard de paiement de salaire. « Ce sont eux qui doivent entretenir les bureaux, les dortoirs des enfants et les toilettes. Mais pour des raisons de retard de paiement de salaire, ce service se trouve mal fait ou fait de manière irrégulière », a-t-il ajouté.
Des efforts consentis pour la nutrition
Dr Lassana Kané, chargé de nutrition à la Pouponnière, a noté que les enfants sont actuellement à l’abri de la malnutrition aigüe sévère, de la malnutrition aigüe sévère avec complication et de la malnutrition modérée. « De mon arrivée à maintenant, des efforts ont été faits pour l’amélioration de la prise en charge nutritionnelle des enfants, des nouveaux nés et des nourrissons », a-t-il noté. Selon lui, ils ont mis en place un programme de diversification alimentaire pour les enfants de 6 à 59 mois, voire jusqu’à l’âge préscolaire.
A ses dires, ce programme est composé des menus suivants : les soupes aux légumes verts accompagnées de viandes hachées, du poisson ou du poulet. « En plus, dans le même programme, on donne aussi aux enfants les purées de pomme de terre, des purées de patate avec du lait en poudre, des œufs durs, des omelettes. On fait aussi des bouillies enrichies mixtes avec nos céréales locales : le mil, le maïs, le riz, le sorgho et le haricot. On ajoute aussi un peu d’arachide et souvent le pain du singe (baobab) », ajoute-t-il.
Au regard de tout ce qui précède, il est important que les plus hautes autorités, les partenaires et les bonnes volontés consentent plus d’efforts pour relever les défis persistants.
Source : La Rédaction du Mali par Tougouna A. TRAORE
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